Studio visit with James Boxer
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A lover of systems, histories, mechanics and modernity, James Boxer has been developing his practice out of Montreal since the late '90s. His works play with the boundaries of subject and object; digital and analog; conceptual and painterly.
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Amoureux des systèmes, de l’histoire, de la mécanique et de la modernité, James Boxer perfectionne se pratique à l’extérieur de Montréal depuis la fin des années 90. Ses œuvres jouent sur les limites du sujet et de l'objet; du numérique et de l’analogique; du conceptuel et du pictural.
Have you had any formal university education in art or another area, if so how has this informed your work?
I graduated from Bishops University with a minor in Fine Arts. It only amounted to a handful of art history and studio classes but it was actually key for me - art history-wise, learning entry level vocabulary along with a basic understanding of the time line. Studio-wise, having access to the workshops was great. It really had nothing to do with the faculty, I couldn't name a single professor now. It was all about access and freedom.
Avez-vous suivi une formation universitaire en art ou dans un autre domaine, si oui, comment cela a-t-il influencé votre travail?
Je suis diplômé de l'Université Bishops avec une mineure en beaux-arts. Cela ne représentait qu'une poignée d'histoire de l'art et de cours en studio, mais ça a été un élément clé pour moi - histoire de l'art, apprentissage du vocabulaire de base et compréhension de base de la chronologie. En studio, avoir accès aux ateliers c'était super. Cela n'avait rien à voir avec la faculté, je ne pourrais pas nommer un seul professeur aujourd'hui. Tout était une question d'accès et de liberté.
When did you begin painting and how did you develop your technique?
I did my first painting in 1993, I was 20. It was on a store-bought 12x12 inch pre-stretched canvas. The concept was weak and the execution was horrible. I didn’t paint again until 2005. When I came back to it, I started painting on large canvases. There’s something about painting big. It helped my technique and confidence – mostly confidence. In terms of technique, I worked in a sort of self-correcting 'overpainting' style, and I also used text a lot. But the works were pretty concept free – more open-ended, layered registers of tests and interests of the time. More recently my work has become less about the layers and more about the deliberate execution of an idea. I ‘sketch’ now using Illustrator – I guess you could say this is where the tests and layers have migrated. When I paint, I still use many of the same techniques and tools as ever, but I execute with less whim. This ends up making the paintings more flat, with the weight falls more behind the scenes. Its basically a dual studio system; computer file and painting studio. I don’t see it as a compromise, it allows me to be more portable and the work less syrupy.
Quand as-tu commencé à peindre et comment as-tu développé ta technique?
J’ai fait ma première peinture en 1993, j’avais 20 ans. C’était sur une toile pré-étirée de 12 x 12 pouces achetés en magasin. Le concept était faible et l’exécution était horrible. Je n’ai plus repeint avant 2005. Quand je m’y suis remis, j’ai commencé à peindre sur de grandes toiles. Il y a quelque chose à propos de la peinture grand format. Cela a contribué au développement de ma technique et de ma confiance — surtout de ma confiance. En termes de technique, je travaillais dans un style « overpainting » et j’utilisais du texte. À l’université, les travaux étaient assez libres sur le concept, ouverts sur l’expérimentation et les intérêts de l’époque. Plus récemment, mon travail est devenu moins centré sur les couches de peinture, mais plutôt sur l’exécution délibérée d’une idée. J’esquisse en utilisant Illustrator, je suppose que vous pourriez dire que c’est là que les différentes couches ont migré. Quand je peins, j’utilise toujours les mêmes techniques et les mêmes outils, mais désormais, j’exécute avec moins de fantaisie. Ça finit par rendre des oeuvres en aplat, leur poids tombe en arrière-scène. C'est fondamentalement un système dual: fichier informatique et studio de peinture. Je ne le vois pas comme un compromis, cela me permet d'être plus flexible et le travail moins sirupeux.
In your studio you have painted a chart which looks to have come from a business / organization setting – what motivated this piece?
My wife attended a gaming conference a while back and brought me back this incredible matte black paper bag with a gold embossed Dolby logo. Bags and logos are both things I’ve mildly obsessed over for years. In this case, the bag itself was a specimen but it was more about Dolby. I was surprised it was still around. Not that long ago, Dolby was everywhere, without realizing it, I had assumed Dolby had died...until I saw this bag. The next day I did some research and saw that Dolby was still very much alive. It was one of those things...the perfect time, perfect company (logo)...within days I was making a six foot replica of their 2011 Q1 quarterly report. On one level it was about reasserting Dolby again, but on a more personal level, it was about embracing (my own) greed and nostalgia in a new type of way.
Dans votre studio, vous avez peint une charte qui semble provenir d’un contexte d’entreprise ou d’organisation — qu’est-ce qui a motivé cette pièce?
Il y a quelque temps, ma femme a assisté à une conférence de jeu vidéo et m’a ramené un sac en papier noir mat sur lequel était gravé un logo de Dolby de la couleur or. Les sacs et les logos sont des choses avec lesquelles je suis légèrement obsédé, et ce, depuis longtemps. Dans ce cas, le sac lui-même était tout un spécimen, mais il s’agissait encore plus de Dolby. J’étais surpris que la compagnie existe toujours. Il n’y a pas si longtemps, Dolby était partout, sans qu’on s’en rendre compte, puis j’ai supposé que Dolby était mort, jusqu’à ce que je vois ce sac. Le jour suivant, j’ai fait quelques recherches et j’ai vu que Dolby était encore une compagnie très vivante. C’est une de ces coïncidences... le moment parfait, la compagnie parfaite (et son logo), en quelques jours, je faisais une réplique de six pieds de leur rapport trimestriel Q1 2011. À un certain niveau, il s’agissait de réaffirmer Dolby, mais sur un plan plus personnel, il s’agissait d’embrasser ma cupidité et ma nostalgie d’une nouvelle manière.
Where do the forms and shapes in your pieces come from - what do they represent to you?
My general intentions are deliberate, but more often than not the final forms are accidents. If not accidental, then chosen through a very loose set of rules. Once they make their way into a composition, I tend to keep them intact. At some level this is about endowing them with an iconic quality despite the meaninglessness of their invention. There’s a great example of this in one of the paintings I’m showing at the Letter Bet. While working in illustrator, one of the rectangles I was using to represent the shaft of a tree rotated slightly off the frame and its bottom right corner got cropped. This simple unintended Illustrator artifact created a shape that I ended up repeating and ultimately painting over 200 times.
D'où viennent les formes à l'intérieur de vos oeuvres? Que représentent-elles pour vous?
Mes intentions sont délibérées, mais souvent, les formes définitives sont des accidents. Si ce n'est pas accidentel, alors je fait un choix à travers un ensemble de contrastes assez ouvertes. Une fois que les formes prennent place dans une composition, j'ai tendance à les garder intactes. Il s'agit de les doter d'une qualité iconique malgré l'inutilité de leur invention. Il y a un bon exemple de ça dans l'une des peintures que je montre à La Lettre Bet. En travaillant dans Illustrator, un des rectangles que j'utilisais pour représenter la tige d'un arbre tournait légèrement hors du cadre et son coin inférieur droit était rogné. Cet artefact créé de manière involontaire a créé une forme que j'ai fini par répéter et finalement peindre plus de 200 fois.
In your studio you have hand painted labels onto boxes of items, could you tell us about your interest in typography and hand lettering?
I have always had a label fetish, along with a bankers box and metalware steel shelving fetish and probably what you could call a systems fetish. The boxes are an endless outlet for these, and have become almost an entire other body of work. Presently in the studio are 7 or 8 labeled boxes, but these are part of a much larger collection of materials, tools, and products organized according to XXXXX. There’s a ton of potential in those boxes. As far as the actual lettering itself – for better or worse, text has always been a red thread in my work – mostly as a functional layer, but inevitably as an aesthetic one too. I guess the particular aesthetic comes from my attempts to convert my handwriting into a plausible generic form, but Tom Sachs might have let me justify that delusion. I'd go as far as saying that I had a Tom Sachs problem at one point, it’s under control now.
Dans votre studio, vous avez des étiquettes peintes à la main sur des boîtes contenant différents objets, pourriez-vous nous parler de votre intérêt pour la typographie et le lettrage à la main?
J'ai toujours eu un fétiche pour les étiquettes, les boîtes de rangement et les étagères en métal. C'est ce que vous pourriez appeler un fétiche pour les systèmes de rangement. Les boîtes sont pratiquement devenues un corpus de travail à elles-mêmes. Actuellement, dans le studio, il y a 7 ou 8 boîtes étiquetées, mais elles font partie d'une plus grande collection de matériaux, d'outils et de produits organisés selon une manière XXXXX. Ces boîtes ont beaucoup de potentiel. En ce qui concerne la typographie - pour le meilleur ou pour le pire - le texte a toujours été un sujet chaud de mon travail. À la base, je l'employais à titre fonctionnel, mais c'est aussi inévitablement devenu esthétique. Je suppose cette esthétique vient notamment des tentatives de convertir mon écriture en une forme générique plausible. Tom Sachs aurait pu me laisser justifier cette illusion. J'irais jusqu'à dire que j'ai eu un problème avec Tom Sachs, mais c'est réglé.
Where is the balance for you in terms of creating artwork and making a living off a regular job?
I don't have a regular job any more, though I did have an office/sales job for 15 years. There’s a lot to talk about here… a quick response might be that if you can pull it off, an office job with a large computer screen and access to a sturdy black and white laser printer can be a powerful thing. But it’s been interesting to step out of the security of that arrangement. When I was working, there was a certain conceit of nobility that I had towards my artwork – that it was somehow pure because it was untethered to making a living. But now I think that art is inherently bound to the struggle of reality, or real life, or the context into which it’s being asserted, and having a ‘regular job’ (in my case) was a convenient excuse to avoid some of those confrontations. It might just be a factor of time or maturity, but I think the work I’ve produced since leaving my job has been a lot more probing.
Où trouvez-vous l'équilibre entre la création d'œuvres et votre emploi régulier?
Je n'ai plus d'emploi régulier. J'ai occupé un poste de bureau/vente pendant 15 ans. Il y a beaucoup de choses que je pourrais à ce sujet...une réponse assez simple serait que si vous pouvez avoir un emploi de bureau avec l'accès à un grand écran d'ordinateur et une imprimante laser noir et blanc, ça peut être puissant. Ç’a été intéressant de sortir de cette zone de sécurité que m'apportait mon emploi. Quand je travaillais, ça m'accordait une certaine noblesse de me retrouver vis-à-vis mes œuvres d'art. C'était pur, car ce n'est pas ce qui me permettait de gagner ma vie. Maintenant, je pense que l'art est intrinsèquement lié à une lutte contre la réalité, ou la vie réelle, ou le contexte dans lequel elle est revendiquée. Avoir un «travail régulier» (dans mon cas) c'était une excuse plutôt commode pour éviter certaines de ces confrontations. C'est peut-être juste un facteur de temps ou de maturité, mais je pense que le travail que j'ai produit depuis que j'ai quitté mon travail est beaucoup plus approfondi.
As a creative in Montreal - how do you feel the culture is around artists being represented and making a living from art compared to New York where it is more prevalent?
To a certain extent, here and in most markets outside the major art cities, it feels like we’re all playing house. But I also don’t know how relevant being a ‘New York artist’ is any more either. I think you really could be based anywhere as long as you and your art can navigate the system effectively. Montreal offers a pretty good culture to cost ratio, which allows a lot of opportunity for that.
En tant qu'artiste à Montréal - que pensez-vous de la culture autour des artistes représentés et vivant de l'art ici, comparativement à New York où c'est beaucoup plus répandu?
Dans une certaine mesure, ici et dans la plupart des marchés en dehors des grandes villes d'art, on a l'impression de « jouer à la maison ». Je ne sais pas à quel point être « artiste new-yorkais » est plus pertinent. Je pense que vous pourriez être établi n'importe où, tant que vous et votre art pouvez naviguer efficacement à travers le système. Montréal offre un bon rapport entre culture et coût, ce qui donne beaucoup d'occasions aux artistes.
You have a body of work you are presenting at the Letter Bet on Friday October 20th - could you tell us about these pieces?
I'm showing three large landscape paintings, and a set of prints produced from my digital sketches. They’re from a recent series: American Paintings II, which is the progeny of a particular landscape painting in the original American Paintings series. They came about because I got interested in the idea of pursuing something to exhaustion – so they’re really landscape as delivery mechanism vs. landscape as pretty picture. We talk about artists trying to remove themselves from the painting, I was trying to remove the painting from the painting. This took the form of an iterative series where the final work ended up simply as black lines with a trailing patch of blue, deliberately set aside to suggest its imminent elimination. The paintings I’m showing marked the series’ beginning.
The choice of landscape [as delivery mechanism] was not totally arbitrary either. If there has been a single consistent theme for me going back to my early teens it’s landscapes, and specifically mountains. Before I knew what a painting was I was sketching mountains in my homework book. In fact, not actual mountains but the representation of mountains (eg. ski resort trail maps). Also, Group of Seven has been a huge and constant reference for me.
As far as the title of these series (American Paintings I & II), the (possible) emotional connotations are somewhat deliberate, but the source is really a loose retro fitted connection to the works and to myself. It’s not political.
Vous présentez vos oeuvres à La Lettre Bet le vendredi 20 octobre - pouvez-vous nous parler des pièces qui feront partie de l'exposition?
Je présente trois grands paysages et un ensemble de tirages produits à partir de mes croquis numériques. Toutes les oeuvres sont issues d'une série récente: American Paintings II, qui se trouve être la « progéniture » d'un paysage en particulier, tiré de la série American Paintings originale. Je me suis intéressé à l'idée d'entreprendre quelque chose jusqu'à l'épuisement - ce sont littéralement des paysages qui servent d'échappatoire et non seulement de jolies images. Nous mentionnons parfois les artistes qui essaient de se retirer de leur peinture, j'essayais plutôt d'enlever la peinture de la peinture. Cela a pris la forme d'une série itérative. Le travail final se trouve être des lignes noires avec une tache bleue délibérément mise de côté pour suggérer son élimination imminente. Les peintures que je présente sont celles qui ont marqué le début de la série.
Le choix du paysage [comme mécanisme de livraison] n'était pas non plus totalement arbitraire. S'il y a eu un seul thème cohérent pour moi, qui remonte à mon adolescence, ce sont les paysages, et plus particulièrement les montagnes. Avant que je sache à quoi ressemblait une peinture, je dessinais des montagnes dans mon cahier de devoirs. En fait, ce ne sont pas les montagnes, mais la représentation des montagnes (par exemple les cartes des pistes de ski). Aussi, le Groupe des sept a été une référence importante et constante pour moi.
En ce qui concerne le titre de ces séries (American Paintings I & II), les connotations émotionnelles (possibles) sont quelque peu délibérées, mais la source est vraiment un lien simple et retro, qui s'applique aux œuvres et à moi-même. Ce n'est pas politique.
Where do you see your art practice heading in the next few years?
East, I’m moving my studio from NDG to the east side of town; Mile-End or even north of the 40. I have visions of getting more industrial, having more space, being less isolated, increased bandwidth etc. It’s hard to say work-wise where I’m headed. I have a ton of incomplete work I’d like to get to while at the same time I’m listening to voices telling me to change everything. It’s going to be interesting. Whatever happens I want there to be more people involved, more telephoning, more texting, more transactions.
Où vous voyez vous et votre pratique artistique dans les prochaines années?
À l'est, je déménage mon studio de NDG à l'est de la ville; dans le Mile-End ou peut-être même au nord de l'autoroute 40. Je veux une rapprocher des quartiers industriels, avoir plus d'espace, être moins isolé, augmenter la bande passante, etc. C'est difficile de dire où je m'en vais. J'ai une tonne de travail incomplet que j'aimerais finaliser, et en même temps j'écoute ma petite voix intérieure qui me dit de tout changer. Ça va être intéressant. Quoi qu'il arrive, je veux qu'il y ait plus de gens impliqués, plus de coups de fil, plus de textos, plus de transactions.
Words//Texte: Nicola Mitchell